La transparence numérique des marchés publics des Jeux olympiques de Paris renforcera la confiance du public, favorisera la concurrence, et permettra d’optimiser les ressources
Félicitations à Paris pour l’organisation des Jeux olympiques en 2024 : c’était bien mérité et nous avons hâte de nous retrouver dans les stades pour encourager les athlètes!
Bien sûr, l’accueil des Jeux olympiques exigera un investissement énorme en infrastructures, qui se matérialiseront par des contrats publics avec des entreprises privées. Le coût des JO de Paris en 2024 est estimé aux alentours de 6,5 milliards d’euros, et les entreprises attendent déjà des contrats liés aux infrastructures et aux autres secteurs. La Maire de Paris, Anne Hidalgo a promis que la ville respectera le budget prévu. Paris figurera parmi les premières villes hôtes à s’engager officiellement à prévenir la corruption dans sa gestion des Jeux. Suite aux allégations qui ont marqué les Jeux de Rio en 2016 et aux dépassements énormes de coûts prévus pour les JO de Tokyo en 2020, les contrats seront étroitement surveillés.
Paris 2024 sera irréprochable : s’assurer que les milliards d’euros impliqués seront dépensés d’une façon transparente et équitable sera essentiel pour que les jeux parisiens soient un succès. Paris 2024 peut établir une nouvelle norme mondiale sur la gestion financière de projets complexes à travers une approche qui s’appelle la commande publique ouverte (open contracting en anglais.) Ceci consiste à fournir des données ouvertes et lisibles par des machines sur tous les contrats publics liés aux Jeux, dès leur planification et jusqu’à leur exécution, d’une manière accessible et facile à utiliser afin que n’importe quel fonctionnaire, entreprise, ou citoyen puisse y accéder.
Ce flux de données ouvertes peut alors être utilisé pour prendre de meilleures décisions dans la commande publique, favoriser une concurrence équitable pour les entreprises qui s’intéressent aux marchés, augmenter l’intégrité et la transparence, et suivre la livraison des commandes. Le contrat de la ville hôte de Paris comprend déjà des éléments sur la lutte contre la corruption, y compris “établir et maintenir un reporting et une mise en conformité effectives.” L’utilisation des données ouvertes peut aider vis-à-vis de ce reporting.
Nous proposons d’aider, à titre gracieux, l’administration de la ville de Paris et le Comité international olympique, ainsi que le Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) et la Société de livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO), de mettre en œuvre notre Standard de données sur la commande publique ouverte pour tous ses contrats liés aux JO de Paris en 2024. Le gouvernement français s’est engagé au niveau national à utiliser ce Standard dans son Plan d’action national du gouvernement ouvert, ce qui est en train d’être mis en oeuvre dans un projet pilote en Bretagne. La France est Président du Contracting 5, un partenariat de partage de connaissance qui comprend l’Argentine, la Colombie, le Mexique, le Royaume Uni, et l’Ukraine et qui explore comment les données ouvertes peuvent transformer la commande publique. Au total, plus de 30 villes et pays dans le monde explorent déjà la mise en oeuvre du Standard, qui devient la norme mondiale de facto. Nous travaillons étroitement avec la Commission européenne et le Standard s’aligne bien sur les engagements inclus dans les nouvelles Directives européennes en matière de passation des marchés.
Cette approche ouverte soutient les principes de l’Agenda olympique 2020 et l’esprit de co-construction envisagé pour Paris 2024. Nous pourrions également soutenir un partage de l’expérience de l’équipe organisatrice des JO de Londres dans la stimulation de l’engagement des entreprises le long de la chaîne d’approvisionnement afin d’accroître l’inclusion des PME, en s’appuyant sur la coopération actuelle entre les Maires et les communautés autour de l’open data dans les deux villes.
Paris 2024 peut être une référence d’intégrité, d’efficacité et de patrimoine sportif – et la commande publique ouverte peut aider. La documentation française du Standard se trouve ici.